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Le 26 mars 2021, la France a officiellement lancé son premier essai clinique sur le cannabis thérapeutique. 3 000 patients sélectionnés recevront des médicaments contenant les deux principes actifs du cannabis : le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol). C’est une étape importante dans le développement du cannabis médical, un domaine dans lequel la France a beaucoup de retard.

Cannabis thérapeutique en France : les premiers essais cliniques

C’est une grande première en France. Alors que l’Hexagone est le plus grand consommateur de cannabis récréatif d’Europe, tous les gouvernements successifs s’étaient toujours refusés à aborder la question du cannabis médical. Pourtant, le CBD présent dans la plante de cannabis est connu pour ses nombreux bienfaits. Même le THC qui a valu son interdiction à la fleur de cannabis n’est pas entièrement mauvais.

Ces premiers essais marquent donc un tournant majeur dans l’histoire de la médecine français, mais aussi dans l’histoire de la répression des stupéfiants. C’est le ministre de la Santé Olivier Véran qui a signé un décret le 7 octobre 2020 afin d’autoriser la mise en place des premiers essais cliniques visant à déterminer les usages possibles du cannabis thérapeutique.

Des médicaments contenant du THC et du CBD ont été distribués à 3 000 patients qui ont accepté d’être suivi par l’équipe de chercheurs menant ses essais cliniques. L’objectif d’une telle démarche est de déterminer le plus précisément possible les apports thérapeutiques du cannabis dans le parcours de soin de différents patients. Plus largement, il s’agit de déterminer comme le cannabis médical peut améliorer la médecine occidentale.

Qui sont les patients participant à cet essai clinique ?

Cet essai clinique a démarré le 26 mars 2021 et sera mené pendant environ deux ans sur 3 000 patients différents. Les sujets de cette vaste étude unique en son genre n’ont pas été choisis par hasard. Chacun d’entre eux souffre d’une pathologie particulière souvent intraitable, comme la sclérose en plaques ou des cancers, et qui nécessite plusieurs aménagements afin d’offrir un quotidien plus confortable.

Dans le cadre de cet essai clinique, ces patients ont donc été choisis pour essayer de déterminer les bienfaits éventuels du cannabis sur la gestion de leurs pathologies au quotidien. Il n’est pas vraiment question de découvrir si le cannabis permet ou non de soigner ces maladies. Le cannabis thérapeutique n’a pas les vertus des médicaments complexes produits par les laboratoires pharmaceutiques. Il s’agit davantage d’une thérapie de confort.

Effectivement, le cannabis, plus particulièrement le CBD, a déjà démontré son efficacité contre les douleurs chroniques. Or, aujourd’hui, 5 % de la population française souffrirait de douleurs chroniques, liées à une maladie ou non. Sans être une solution miracle, le cannabis pourrait améliorer le quotidien de millions d’individus. Cependant, avant toute chose, il est normal de produire des études cliniques.

Cannabis médical en France : les premiers résultats prévus pour septembre 2020

L’essai clinique qui a été lancé en mars 2021 devrait durer au moins deux ans. C’est la durée minimale pour produire des résultats de qualité dont l’interprétation permettra de prendre beaucoup de décisions. C’est seulement après une étude approfondie des impacts du cannabis sur les patients qu’il sera possible de recommander au médecin des prescriptions adaptées à chaque situation et à chaque problème.

Cependant, même si l’essai clinique durera deux ans, les premiers résultats devraient être dévoilés au grand public au bout de six mois. Puisque le test a débuté en mars 2021, les résultats préliminaires seront publiés à la fin du mois de septembre ou dans le courant du mois d’octobre. C’est une étape importante, car en cas de résultats particulièrement mauvais, l’essai clinique pourrait être arrêté avant d’arriver à son terme.

En cas de résultats positifs, que nous apprendront ces premières publications ? Il est encore trop tôt pour le savoir, mais il est fort probable que les premiers résultats viennent confirmer ce que les précédentes études ont déjà découvert à l’étranger, c’est-à-dire une amélioration globale de la gestion des angoisses et de la douleur chez les patients.

D’où vient le cannabis médical ?

En France, il est interdit de consommer du cannabis, mais c’est bien la production et la vente qui sont le plus sévèrement punies, avec des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison et 7 500 000 € d’amende. Alors, comment le gouvernement français peut-il se procurer du cannabis pour produire des médicaments à base de THC et de CBD ?

Pour le CBD, ce n’est pas un problème puisque la France autorise les agriculteurs à produire du chanvre, c’est-à-dire des plantes de cannabis, à condition qu’il ne contienne pas plus de 0,2 % de THC. Ce chanvre est utilisé principalement pour ses graines et ses fibres. Cependant, la production française de cannabis légal est extrêmement réduite et elle ne permet pas d’obtenir le THC nécessaire pour la production des médicaments utilisés lors de cet essai clinique.

Pour le moment, la France a fait le choix d’importer du cannabis en provenance du Canada. Ce pays a récemment autorisé la production et la consommation de cannabis récréatif contenant du THC. Un choix d’abord économique puisqu’il était déjà le plus grand producteur d’Amérique avant la légalisation. Si l’essai clinique s’avère concluant, la France a pour ambition de produire son propre cannabis dans les années à venir pour ne plus dépendre de fournisseurs extérieurs.

Vers une légalisation du cannabis médicinal ?

Quand le ministre de la Santé a annoncé la mise en place de cet essai clinique, les amateurs de cannabis ont crié victoire, mais peut-être un peu trop tôt. Certes, cette étude scientifique pourra mener à l’utilisation du cannabis de manière thérapeutique dans certains cas précis. En revanche, on est encore bien loin de la Californie où il est possible d’acheter des joints s’ils sont prescrits par un docteur.

Fumer, que ce soit du tabac ou du cannabis, reste mauvais pour la santé. Le cannabis thérapeutique sera donc légal, mais très strictement encadré. Il n’existera que sous la forme de comprimés à avaler et certainement pas sous la forme de joints. Il est donc un peu exagéré de parler de légalisation. Le cannabis sera légal au même titre que la morphine l’est actuellement : sa consommation sera permise, mais strictement encadrée et impossible sans l’accord d’un médecin.

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