une personne entrain de conduire sur l'autoroute

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Consommer du cannabis en France est illégal, mais de nombreux citoyens se laissent tenter à fumer des joints. La popularisation des produits CBD, en prime, mènent beaucoup d’individus à avoir des traces de THC dans le sang. Est-il possible de prendre le volant dans ces circonstances ? Quels sont les risques encourus par le conducteur ?

Connaître la réglementation autour du THC en France

La prise de volant par un conducteur ayant du THC dans le sang dépendra activement du taux présent dans son corps. Selon les usages, les produits consommés et la légalité de ces derniers, en effet, la situation peut changer du tout au tout pour l’individu. Il convient avant tout de différencier le THC d’une autre molécule présente dans le plant de cannabis : le CBD. Cette molécule est légale en France grâce à un flou juridique qui permet ainsi de commercialiser, d’acheter et de consommer des produits au CBD.

Bien sûr, des contraintes entourent cette autorisation. L’une d’elles repose sur le taux de THC présent dans la plante à l’origine du produit. Ce dernier doit être strictement inférieur à 0,2%. Le THC, en effet, est strictement interdit en France. Il possède des effets psychotropes néfastes qui l’identifient à un stupéfiant. De fait, sa consommation ou sa commercialisation en France est illégale.

Test salivaire : le premier contrôle de police au THC

Avant de prendre le volant, il faut donc s’assurer de ne pas posséder plus de 0,2% de THC dans le corps. Les produits au CBD vendus légalement en France répondent obligatoirement à cette restriction. Si le conducteur vient de consommer une tisane ou d’ingérer de l’huile de CBD achetée dans un magasin ou une boutique en ligne officielle, les risques sont donc limités.

Limités, seulement parce que les tests réalisés par la police en cas de doute ne permettent pas, dans un premier temps, de faire la distinction. En effet, depuis 2017, la police est habilitée à réaliser directement des tests salivaires. Ces derniers détectent immédiatement la présence de THC, même si ce n’est qu’à l’état de traces. Aussi, un conducteur ayant consommé un produit au CBD réagira positivement à un test salivaire. D’après les estimations, ce test relèvera la présence de THC dans le corps jusqu’à 6 h après son absorption.

La durée dans le sang et les urines du THC

Le test salivaire, donc, ne permet pas de quantifier le THC et peut même créer de faux positifs. C’est uniquement en réalisant un test urinaire ou sanguin qu’il sera possible de préciser la quantité et d’attester la présence de THC. Par conséquent, ce biais est l’unique moyen de prouver ou non la conduite sous stupéfiant. Un dépistage sanguin sera effectif de 2 à 10 h après la consommation. Il faudra de 3 à 4 jours pour que le THC disparaisse du sang.

Dans le cas d’un test urinaire, les délais sont encore plus allongés. Il est établi que le THC peut être repéré de 3 à 5 jours après la consommation si elle est uniquement occasionnelle. Si l’individu a plutôt une consommation chronique, l’urine pourra révéler la présence de THC jusqu’à 70 jours après. Aussi, vu la durée de vie dans le corps du THC, il est essentiel de ne pas en consommer davantage que 0,2% pour être dans les clous. Il faut tout autant veiller à ne pas accumuler des traces de THC sous des délais rapprochés.

Quels sont les risques d’une conduite après consommation ?

Risques pour les autres, pour soi-même, sanctions de justice : il y a de nombreuses conséquences à prendre en compte avant de se mettre derrière le volant après avoir consommé du THC.

Les risques du THC en termes de conduite

La conduite avec du THC dans le sang est-elle si risquée que cela ? C’est l’interrogation de nombreux consommateurs et le sujet de recherche de beaucoup d’études. Les résultats sont mitigés. Une étude australienne, notamment, pointe que le taux de THC dans le sang ne révèle pas l’impact de la molécule sur l’individu. En effet, celui-ci dépend notamment de la posologie et de la morphologie du consommateur.

Par exemple, les chercheurs australiens ont remarqué qu’aucune baisse de facultés n’était à noter 30 minutes après la consommation, avec un taux de THC trop élevé. Au contraire, près de 3 h 30 plus tard, le taux inférieur à la limite, les capacités étaient mises en danger. En réalisant ceci, il semble clair que la conduite sous consommation est à proscrire. Difficile, en effet, de prévoir sa réaction.

Amendes, points de permis, prison : quelles sanctions pour du THC ?

Non seulement la conduite sous l’emprise du THC peut être difficile à contrôler, le conducteur se place également dans de gros risques légaux. Si le contrôle salivaire est positif, et que le conducteur ne peut pas prouver un taux de THC inférieur à 0,2%, les conséquences sont rudes. En effet, la consommation de THC équivaut à de la prise de drogue à cause de ses effets psychotropes.

Pour l’usage de stupéfiant, la sanction est de 2 ans de prison et 4500 euros d’amende. À cela s’ajoute le retrait de six points sur le permis de conduire. Il est essentiel de savoir que le refus de réalisation de test salivaire équivaut à un test positif, et au risque des mêmes sanctions. Dans le cas d’un accident endommageant son véhicule, l’assurance ne prendra rien en charge. Des victimes ou blessés pourront également porter plainte contre forts dédommagements.

Comment diminuer son taux de THC dans le sang ou l’urine ?

Le taux de THC à ne pas dépasser dépend du test à réaliser. En effet, un test salivaire ne sera pas positif selon la même concentration qu’un test sanguin. Les prélèvements, réalisés par des experts judiciaires, doivent être inférieurs à :

  • 25 à 50 ng/mL dans le cas d’un test urinaire ;
  • 0,5 à 5 ng/mL pour une analyse sanguine ;
  • 15 ng/mL s’il s’agit d’un dépistage salivaire.

De nombreux sites cherchent à donner des solutions miracles pour diminuer son taux de THC. Certains suggèrent par exemple une pratique sportive intense, de la consommation de viande rouge ou de boire en grande quantité. De l’eau, des tisanes, du jus de canneberge, peu importe, l’idée est de fluidifier l’urine.

Des consommateurs s’orientent aussi vers le zinc, par voie orale, qui pourrait interférer avec la détection du THC dans l’urine. Le charbon actif, également, pourrait permettre de neutraliser les molécules de THC. Ces dernières, chargées positivement, sont attrapées par la charge négative du charbon actif.

Pourtant, ces techniques sont loin d’être démontrées par des études concrètes. Au vu des différences de réaction selon les individus, il semble impossible de s’assurer de faire baisser son taux de THC. Par conséquent, il est possible d’essayer de le diminuer, mais les effets ne sont pas garantis.

Est-il possible d’être positif au THC en tant que fumeur passif ?

Dans le cas d’une exposition involontaire au THC, le conducteur peut s’inquiéter d’être testé positif. Il faut toutefois se rassurer, car cette possibilité reste limitée. En effet, des études démontrent que le THC peut se retrouver dans le corps suite à une inhalation passive. Cela s’explique de la même façon que le tabagisme passif.

Cependant, la concentration de THC retrouvée à cause de fumée passive dépend totalement du contexte dans lequel l’individu s’est trouvé. Pour qu’un taux suffisant soit détecté, il faudrait généralement que le fumeur passif ait été dans une pièce fermée, mal ventilée, où plusieurs fumeurs consommaient du THC sur une longue période.

Le risque n’est donc pas inexistant, mais il reste rare qu’un fumeur passif soit suffisamment exposé au THC pour être positif. En prime, il faudrait que le test soit réalisé vraiment rapidement après l’exposition passive. En général, dans la demi-heure, sinon moins de quelques heures après.

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